Vers 1h du matin je me fais réveiller par mes copines les vaches. D'une grande discrétion, celles-ci passent devant ma tente en cassant quelques branches au sol et en meuglant...sympa !

Je me rendors.

Au petit matin, tôt, je décide de me faire un petit déj' de réconfort. Le manque de calories hier m'a pas mal abîmé autant physiquement que moralement. Je me fais donc un petit déjeuner de luxe. Devant un magnifique lever de soleil et une Saône fumante, j'allume un feu. Le feu a un pouvoir de réconfort absolument incroyable. Avec ça, je filtre de l'eau et me lance un grand café. Pour parer au manque de calories, ce matin c'est une plaquette de NRG avec son carreau de chocolat (le NRG passe mieux comme ça) et un lyophilisé de Muesli (oui comme hier soir). Pour un total d'environ 700k calories, je m'en sors repu. Qui dit confort dit repos. Je prends ainsi le temps de lire quelques pages de "L'arbre monde" de Richard Powers. Cet homme a une plume magnifique.

Pause terminée. Je replie le matos et fait quelques photos avec mes copines les vaches. J'allais répartir quand le groupe de 5 copains cycliste d'hier m'interpelle. Comme je leur ai donné le lien du blog, Jean-Baptiste, Xavier, Guillaume, Nicolas et Mattieu-Pascal m'ont retrouvé. Ils ont un truc pour moi. De la nourriture !! Non ??? c'est super sympa ! Moi qui manquais de jus, avec le petit sac bien rempli je vais me régaler à midi grâce à eux. Je les remercie encore beaucoup et sans trop regarder dans le sac, je prends le large.

Le vent commence à souffler..aïe.

Je passe à Tournus, très belle ville garnie de 3 clochers et de nombreuses maisons colorées. Un pont bleu ajoute une belle ligne à son charme.

Un peu plus loin, le vent est finalement contre moi. C'est un 5Km/h (je pense) qui se contre pas trop mal.

Je contemple le village de Le Villard, perché sur une petite colline, celui-ci a à ses pieds la ligne de chemin de fer.

Le vent s'intensifie, estimation personnelle: 10Km/h. Comme il est déjà 13h30, après 3h de pagaie, je trouve une plage pour casser la croûte. Je me mets sur le sable et déballe le sac offert par les copains cycliste. Et là c'est le bonheur ! Les fous m'ont mis un morceau de saucisson, du pain, deux morceaux de fromage dont...du St Nectaire (mon fromage préféré les gars !!), et pour finir un yaourt et 2 parts de brioche. Royal Deluxe le pique-nique ! Merci beaucoup les gars !!! Comment vous décrire le bonheur de manger ça ? En extase le mec. Je savoure ! Et parce que je veux en profiter encore, je décide d'en garder pour ce soir.

Repu comme il se doit, je remonte sur George avec une patate d'enfer. Le vent souffle fort mais moi je me sens également fort, alors je rentre dans la bataille. Heureusement que j'ai eu la chance de manger ce midi car les 3h de lutte qui se sont suivies auraient été sinon un échec. Pour moins subir le vent je longe les berges au plus près. Mais sur les berges il y a plus d'algues...une galère dans les pagaies. Avant d'arriver sur Fleurville, je tombe sur un bonhomme qui allait mettre son kayak à l'eau. Il me questionne sur ma destination. Lui-même est déjà allé jusqu'à la mer en kayak, excellent ! Il me donne ainsi quelques infos sur la route qu'il me reste à faire et les spots à faire.

M'ayant indiqué qu'il y a une grande île juste après Fleurville, je décide de continuer pour y poser mon campement. Le vent est toujours là et je puise les dernières calories (ça doit être le St Nectaire) pour arriver sur cette Île. D'après ce monsieur c'est la plus grande Île de la Saône. Son nom : Île de Brouard. Elle fait 1,4km de long sur 80m de large.

Je la longe et trouve un coin pour accoster. Comme la berge n'est pas dégagée et qu'elle est en pente, je suis obligé d'aller explorer cette forêt. Oui l'île est en fait une grande forêt.

A 10m de la berge je trouve un petit coin dégagé sous des arbres. C'est là que sera mon campement. Je retourne prendre mon sac et laisse George barboter, solidement attaché (les bateaux de croisière passent de l'autre côté de l'île, je devrais être tranquille).

Je monte la tente et récupère du bois pour faire un feu. Je suis un peu mouillé et commence à cailler. Je fais bien attention de tout nettoyer là où je vais faire le feu. Ici tout est humide ce qui assure la non-propagation du feu. L'allumage du feu est catastrophique.. tout le bois et les brindilles sont humides. Je mets 20mn à allumer mon feu en usant de tous les tours que j'ai dans mon sac. Une fois bien pris, je fais un rapide tour du campement pour voir ce qu'il y a. Et là je tombe sur une cabane de bûcheron avec table et petit coin pour faire le feu... Le dégourdi ! Si j'avais fait le tour avant je me serai moins embêté. Pas grave, ici je suis bien planqué ça évitera de me faire repérer.

Oula d'ailleurs, j'entends un bateau venir par là...oups j'ai parlé trop vite ! Je l'observe sans me faire voir. Les deux bonhommes sur le petit bateau à moteur se sont approchés pour voir ce qu'était cette chose rouge avec un truc en ferraille dedans et puis ont repris leur chemin. Ouf !

Aller hop, c'est l'heure de manger maintenant. Il est déjà tard ! Je déballe la deuxième moitié de mon super pique-nique. Le pied !

Après le repas la pluie s'invite. Je lui laisse le privilège d'éteindre le feu et me mets sous la tente. Pour changer des vaches ici ce sont des oiseaux aux cris strident qui font leur show.