Pas de pluie cette nuit, mais la rosée suffit pour tout tremper. Aujourd'hui c'est nuageux et même menaçant. 

Je plie bagage, monte l'embarcation et comme la berge est un peu en hauteur, me mets dans l'eau pour descendre George et le sac. Une fois monté dessus me voilà parti. Pour l'instant seulement une grande péniche est passée. Vu leur faible vitesse la vague derrière n'est pas bien haute. Mieux vaut plus se méfier des petits bateaux qui passent à toute vitesse.

J'enchaîne les kilomètres sans encombre. La Saône est calme et malgré le ciel menaçant aucun vent n'est a déclarer. Ça me va !

Quelques belles habitations sont visibles et laissent imaginer la vue qu'elles doivent avoir.

La pause s'impose. Plus de jus vers 14h. 

Je prends une barre de céréale et quelques fruits secs pour me redonner un coup de fouet. La Saône est très large ici...je n'ose pas imaginer le Rhône.

Plus loin mon copain le ferry "Excellence Rhône" me dépasse. Fort heureusement la vitesse est limitée pour lui (perso moi je suis à fond!). Il me double donc lançant derrière lui que de petites vagues. Sur mon trajet je trouve une pomme intacte dans l'eau, quelle chance mon 4h !!

Quelques kilomètres plus loin je rencontre le barrage d'Ormes. Obligé de débarquer et de tout plier... je commence à être au bout du bout. Sur place je trouve une autre pomme dans l'eau, décidément ! Ça me fera mon dessert !

Je reprends le vélo pour longer le canal et l'écluse, associés au barrage. Je trouve juste en aval une zone de débarquement. Rebelote. Je déplie, gonfle George, attache le sac et me remets à l'eau. Il commence à se faire tard. En expédition ou bivouac, 17h30 est tard quand il faut encore installer tout son campement. Je m'approche d'une belle berge et salue un groupe de copain cycliste en pause... bière ! Normal !

Il m'en propose, intrigué par mon embarcation. Je ne dis pas non pardi ! En plus la bière est calorique non ?!

Me donnant un verre, nous voici à discuter de mon expédition. De leur côté ils se sont rejoints des 4 coins de la France pour faire un petit séjour à vélo, bon délire ! Après m'avoir souhaité bon courage et donné une barre de céréale (je ne refuse jamais de la nourriture, vous vous en doutez), ces derniers reprennent la route. La berge est superbe, quelques arbres sont présents sur une moquette d'herbe. Une petite plage de cailloux fait l'interface avec la Saône. Mais ! Mais quoi ? Mais c'est un terrain avec pas mal de vaches... Ne sachant pas si un monsieur taureau fait partie du clan, je préfère changer de rive. L'autre côté n'est pas top du tout, c'est tout incliné et la berge n'est pas bien pratique. Il commence à pleuvoir..arg ! Moi qui voulais sécher ma tente c'est raté. 

Je reprends les flots et retourne sur la berge d'origine mais un peu plus en aval histoire de ne pas se faire embêter par les vaches. Je m'empresse de monter la tente et tout ce qui va avec. Je récupère aussi pas mal de bois et les mets à l'abri sous un gros arbre. Ce soir je veux un feu pour me redonner plein d'énergie et surtout sécher les affaires... 

La pluie cesse. Tant mieux. J'allume un feu et mets ma tasse pour y chauffer de l'eau. Ce soir c'est Muesli (oui je me fais une sorte de petit déj) avec la pomme trouvée tout à l'heure. Rassasié je phase devant le feu. Mais pendant ce temps-là, mes copines les vaches sont arrivées. Curieuses, celles-ci viennent pas loin de moi et reniflent ma tente. Je vais à leur rencontre et leur demande gentiment de ne pas casser la tente (oui j'ai peu de chance qu'elles me comprennent mais je mise sur le social ce soir, j'ai pas la force de me battre). Une fois inspectée, les vaches laissent ma tente tranquille et partent plus loin. Ouf ! Je pense que cette nuit ou demain matin je risque d'avoir de la compagnie.

Avant de rejoindre ma tente je vois la Saône s'allumer. Petit à petit je vois un énorme ferry passer et remonter. Impressionnant de nuit. J'ose imaginer la clientèle se gaver de bonnes choses au restaurant...

Après tout gros bateau, la vague. Celle-ci secoue un peu mon George que j'ai préféré amarrer à la berge de peur que les vaches s'amusent avec.

Quelques instants plus tard, alors que j'allais rentrer dans ma tente un autre ferry passe mais ce coup-ci en descendant la Saône. J'entends par contre une vague qui me paraît assez imposante vu le bruit. Je vois alors la berge, où j'y ai fait mon feu, être submergé par les flots !! De loin je vois mon George faire un saut avec la vague et pencher sévèrement dû au poids de Jojo. Je me précipite pour le stabiliser avant qu'il ne chavire. C'était moins une ! Sacré tsunami. Je comprends maintenant pourquoi les berges sont taillées et sillonnées.

Je ne prends pas le risque de perdre mon PackRaft à cause de ces gros navires. Je le sors de l'eau et le mets plus loin, accroché à un arbre (oui c'était pas nécessaire).

Lessivé, je vais me coucher.