Levé de bonne heure par le moteur d'une péniche, je vais contempler la vue de ces deux villages (Losne et Saint-Jean-de-Losne) reliés par un pont.

Encore fumeuse la Saône s'évapore avec les premiers rayons de soleil.

Je vais rejoindre les hôtes dans le gîte et me fais accueillir par Sylvie. D'une grande gentillesse, Sylvie est l'hôtesse du matin dans la Demeure de l'ile Rollet. Initialement elle est couturière de lingerie haut de gamme mais la période du Covid n'a pas tourné en sa faveur. J'ai eu le droit de voir toutes ses créations et j'ai été impressionné. Mesdames je vous invite à voir cela et Messieurs aussi (ça peut vous plaire et faire plaisir à votre dame). 

Invité à prendre le petit déjeuner, nous voici, Patricia et Bernard (le couple d'hôtes), Sylvie et enfin Yves (le propriétaire) à parler ensemble pendant un bon petit moment. J'aime ce partage de points de vue. La mixité des générations en fait un échange fort intéressant.

Ce matin j'ai privilégié le lien humain. L'heure de départ est donc peu importante. Après avoir chaleureusement remercié Yves pour son hospitalité et sa générosité je quitte cette belle demeure. Quelques centaines de mètres plus loin je guette la péniche où habite Claudine (l'hôtesse du soir, faut suivre !). A la fenêtre de son habitation flottante Claudine m'interpelle. Elle attendait mon passage, elle est adorable. Quelques échanges et photos plus tard, je reprends la route à vélo pour repartir de la zone d'embarcation d'hier. Remontage de l'embarcation (vous allez le lire souvent ça) et hop à l'eau. Je repasse devant la péniche de Claudine pour un dernier cliché (eh oui pas facile d'avoir des photos de soi dans l'embarcation, j'aurai dû embaucher Claudine !) et me voilà enfin parti. Heure de départ 11h ! Ouch. 

Aujourd'hui et après avoir consulté Yves qui a souvent navigué dans ce coin, je décide de faire tous les méandres entre Losne et Seurre. A ce qu'il paraît c'est magnifique. 

En effet ça l'est ! Mais il faut un peu d'huile de coude. Les méandres sont court-circuités par le long canal fluvial utilisé pour les bateaux. Les méandres sont en partie vides de bateaux. Ce ne sont que des petits bateaux de pêche. Ainsi l'homme a créé un raccourci permettant d'aller plus vite mais à permis d'un autre côté de laisser la nature se développer. 

Le premier méandre a été magnifique et très sportif. Ça commence par une petite chute d'eau impossible de passer et obligeant le débarquement. J'enlève donc mon gros sac et déplace le PackRaft (avec le vélo) jusqu'au bas de la petite cascade. Une fois le sac refixé me voici à explorer un endroit qui paraît sauvage. On aperçoit encore les anciens poteaux de signalisations fluviales. Ici la nature a repris ses droits. D'innombrables nénuphars tapissent les eaux. Des colonies de Cygnes voguent majestueusement. A chaque fois que je passe à une certaine distance d'eux c'est le décollage de ces beaux volatiles. Ici chez eux, je tente de rester à l'écart. Au bout de la moitié de ce méandre, je me dis que si c'est pareil après, ce n'est pas un long détour. Erreur ! La deuxième moitié, délimité par une toute petite cascade d'eau sous un pont, marque le début d'une zone avec très peu d'eau... Ici et sur 500m c'est une sorte de marécage, sableux et boueux qui ne fait que 10-15cm de profondeur ! Arg ! Avec mes 10cm de tirant d'eau comment dire que j'ai très souvent touché le fond... À la méthode des gondoles, j'use de la pagaie pour me pousser et m'extraire petit à petit de cette zone. Ce fut long ! 

Mais comme c'est un endroit où l'humain n'a pas trouvé quoi en tirer, c'est une faune et une flore impressionnante. 

Arrivé un peu usé à la fin de ce premier méandre, j'observe avec crainte sur ma carte que ce n'est que le premier des 5 qu'il y a. Bon, vu que le barrage rejette pas mal d'eau les autres devraient être plus profond. C'était bien le cas. 

Ambitieux de vouloir atteindre Seurre, je finis par accoster avant le dernier méandre. Le bonhomme n'en peut plus. Les calories du petit déjeuné ont largement été consommées par ces 19km de navigation. 

Je trouve une petite zone dégagée avec une berge quasiment à fleur d'eau, parfait pour garer mon George. Ce coup ci je ne plie pas tout, seul mon sac est nécessaire. 

Ce soir je m'empresse de me préparer à manger dès que la tente est dépliée. Devant le couché du soleil, avec une sorte de risotto au pois-chiche épicé, je retrouve la forme. Pas de feu, direct sous la tente pour se reposer. Demain je pourrai partir plus tôt.