J'ai fait une bonne nuit. Je crois que physiquement mon corps en avait besoin.

Hier soir comme la pluie s'est invitée et que ma gourde était vide, j'avais positionné mon poncho en forme de cuvette afin de récupérer de l'eau. Ce sont environ 100ml que je récupère ce matin. Maigre butin. Pour mon thé, je complète avec de l'eau du Rhône que je filtre.

Je profite du confort du feu pour lire une bonne heure. Je tourne au ralenti ce matin.

Je me motive pour quitter cette île. L'embarcation va être un peu plus compliquée à monter que les fois précédentes car la berge est haute et faite de rochers... Je commence par gonfler George et sangle Jojo dessus. C'est là où ça se complique. Je transporte les deux compères jusqu'à l'eau en faisant attention de ne pas glisser sur les rochers. Une fois bien amarré à la berge, je retourne chercher le sac et les quelques autres éléments. Il est déjà 11h et je prends enfin le large.

Le temps est idéal : un petit voile de nuages et surtout aucun vent.

Je parcours les grands méandres du Rhône en prenant le temps. Mes épaules commencent à sentir les 350km de pagaies...

Le long d'une berge quelques grandes îles sont présentes. Je décide d'explorer ce que cache l'une d'elles en quittant la voie principale et en m'engageant sur son côté latéral. Ici c'est plus sauvage, de gros remous furtifs laissent supposer la présence de gros poissons. Un peu plus loin je m'aperçois que c'est un cul-de-sac.. dommage. Machine arrière !

Sur une autre Île, l'île de Saxy exactement, je vois une belle petite plage de galets. Je me fais donc une pause sur ce lieu apparenté à une minie crique. Ici de beaux galets poncés par l'eau tapissent le sol.

Arles est tout proche, ça tombe bien car je commence à avoir soif. Quelque temps plus tard me voici à accoster au niveau du quai de plaisance sous l’œil intrigué de quelques passants.

La rampe n'allant pas jusqu'à l'eau (le niveau du Rhône est bas), je hisse mon embarcation dessus. Prenant ma gourde, je décide d'explorer rapidement la ville en quête d'eau. Pas loin il y a des WC public, parfait pour récupérer de l'eau.

Ayant vu sur la carte que la fameuse arène d'Arles est pas loin de moi, je décide d'aller la voir rapidement. J'en vois qu'une face mais vu son importance j'imagine le volume de cette architecture. Ici les arènes sont symboliques il fallait que je voie ça.

Sur le chemin du retour, je passe devant une boulangerie... elle me fait de l’œil. J'y rentre. C'est une boulangerie Orientale remplie de pâtisserie Marocaine. Oh génial !! Nous qui, plus jeunes, avons vécu 2 ans au Maroc, ce sont de beaux ou plutôt de bons souvenirs côté gastronomie. Et plus particulièrement avec la pâtisserie. C'est donc avec faim que j'achète quelques gâteaux que je connais bien ainsi qu'une galette de pain pour me faire un petit repas. Nous faisons un brin de causette avec le propriétaire qui est d'origine Marocaine. Ce dernier a beaucoup voyagé en montant à chaque fois sur place ses boulangeries. Il connaît ainsi 5 langues. Impressionnant.

Ravie de mes emplettes culinaires, je retourne au quai et savoure une partie du butin. La suite ce soir !

Je m'éloigne d'Arles avec l'ambition de trouver un endroit sympa pas trop tard. J'arrive à mes 20km de pagaie je les sens sur mes épaules.

Je repère un endroit qui m'a l'air un peu dégagé au milieu de gros arbres. Je m'approche et m'échoue sur un vaste banc de terre assez boueuse. Il me faut alors sortir de l'embarcation pour atteindre la berge. Enfoncé jusqu'aux chevilles j'arrive à tirer l'embarcation au plus proche de cette dernière. J'explore l'endroit et trouve une zone dégagée sous un énorme arbre écroulé. Parfait.

Le cadre est magnifique. Une voûte de branches borde la berge habillée d'herbe. Je suis plein Ouest ce qui est très bien pour profiter des derniers rayons de soleil.

Comme hier, je passe un petit moment à enlever tous les déchets que je trouve. Ici peu de personnes doivent venir salir cet endroit, c'est plutôt le résultat de l'eau qui délaisse les détritus (générés par l'homme on est d'accord).

Outre les déchets, c'est une énorme quantité de bois flotté qui est présent. Il y en a de toute forme, ils sont polis par l'eau et leur teinte blanchâtre est très jolie. J'aimerais en ramener mais je voyage léger !

Je dégage tout le bois où je veux poser ma tente et en regroupe pour le feu.

Comme il y a de quoi faire, je me construis 2 bancs et une petite étagère. On se met dans le luxe là !

La tente installée, je contemple le soleil se coucher. C'est magnifique. Le Rhône d'un calme légendaire, reflète les nuances de jaunes et de rouges.

La luminosité s'assombrit, j'allume donc le feu.

C'est sous une douce chaleur que je me régale de nouveau avec la cuisine Marocaine. Je suis bien.