Réveil tardif ce matin, nous avions poussé le réveil à 9h hier soir afin d'apprécier une bonne nuit de sommeil.

Clémence faisant un master 2 en arts et techniques des publics couplé avec un service civique dans un petit théâtre, la pauvre est assez chargée tous les jours. Ainsi il n'y a que le dimanche matin où elle peut dormir. Je ne vais pas lui gâcher ça tout de même.

Après un bon petit déj copieux, nous décidons de refaire la visite de l'intra-muros d'Avignon, de jour ce coup-ci.

Cette ville est magnifique, son centre est totalement entouré de remparts médiévaux. On y trouve plusieurs églises, un énorme palais (celui anciennement des papes), de nombreux musées et apparemment jusqu'à 150 petits théâtres...tout de même ! Il y fait bon vivre. On sent l'esprit artiste de cette ville et son passé très religieux.

Clémence me fait visiter cette ville en long et en large, j'en prends plein les yeux et fais mon touriste chinois en bombardant de photos.

Vers midi, comme il y a un festival gastronomique Italien devant le Palais des papes, nous y achetons des olives, du fromage, de la charcuterie et des petits gâteaux pour se faire un bon festin avant que je ne reparte. On se régale !

Il est l'heure pour Clémence d'aller travailler à son théâtre (hé oui dans ce milieu il faut être dispo les weekends). Je prends aussi la route du départ après avoir remercié ma petite sœur de m'avoir hébergé et fait visiter sa belle ville.

Comme il est déjà 14h30 et que sur la carte j'ai constaté la présence du dernier barrage à en vingtaine de kilomètres en aval d'Avignon, je décide de prendre le vélo. Je cible la pointe sud de la petite île de Barthelasse coincée entre d'un côté Tarascon et de l'autre Beaucaire. A partir de là je pourrais m'élancer demain en Packraft.

La vélo-route ou plutôt la Via-Rhona est discontinue, elle ne suit pas le Rhône et fait beaucoup de détours.. ce que je n'aime guère. Pour parer à cela j'emprunte la route sur une vingtaine de kilomètres. C'est d'ailleurs beaucoup plus facile avec un vélo de route.

Je passe au-dessus du dernier barrage avant la mer ! C'est le barrage de Vallabrègues. Ça marque le début de la fin, comme on dit quelques fois.

Je m'engage sur l'île en suivant ce coup-ci des chemins blancs caillouteux. La première partie de l'île se nomme "L'île du Comté", est ce un signe de rappel de ma région de Franche-Comté ?!

Cette île est tout en long sur 5km. Je parcours la première moitié où je suis horrifié de trouver des berges encombrées de déchets ! Comment peut-on salir des endroits si beaux et si fragile ??

Quelques voitures et des personnes seules traînent ici. Je me sens pas forcément à l'aise. J'ai même une voiture qui me suit. Je prends un chemin, elle le prend aussi. Je tourne à droite elle tourne à droite. Je n'aime pas ça. Du coup je m'arrête sur le côté du chemin et prends quelques photos du magnifique château de Tarascon que j'ai juste en face. Cela me laisse le temps de voir la voiture passer tout doucement devant moi et s'arrêter un peu plus loin. Pour faire diversion je repars en sens inverse sur une centaine de mètres et quand je n'aperçois plus cette voiture je me planque en bas de la berge. J'attends 5mn comme ça et je vois la voiture repasser. Elle me suivait bien. J'attends encore un petit moment et je repars jusqu'à la pointe sud de l'île. Je vais tenter de me trouver un coin à l'abri des regards pour être tranquille.

Ici le cadre n'est pas très chouette. Il y a une grosse industrie de compost sur la rive gauche. Quelques relents me viennent avec le vent, c'est pas terrible.

Je me trouve un petit coin, où plutôt une zone de squatte, un peu caché qui serait le top si... s'il n'y avait pas tous ces déchets au sol !!

C'est une horreur. Je ne peux pas camper dans un endroit si souillé. Du coup je sors mon sac-poubelle et je ramasse tout ce que je peux trouver pendant bien une demie-heure. C'est un sac plastique entier que j'ai rempli ! L'humain est vraiment sans conscience écologique ou croit peut être que la nature va ingérer tout ça... déplorable !

Je peux maintenant faire mon camp avec la conscience tranquille. Je fais un petit feu pour être à l'aise et pour chauffer de l'eau.

D'ailleurs l'eau, parlons en. Je n'ai qu'une gourde de 0,8L et le prochain point d'eau (la ville la plus proche) est à 20km... Je n'ai pas d'autre choix que de puiser et filtrer l'eau du Rhône pour assurer mon rationnement jusqu'à Arles demain. Dommage.

Je finis la soirée au coin du feu, rassasié et sous une légère pluie.