Je suis réveillé par le bruit d'une péniche. Il est tôt, plus tôt que les autres fois...mais impossible de refermer l’œil. 

Je décide donc d'écrire, j'ai pas mal de choses en tête (les curieux devront être patient).

Vers 8h plusieurs voitures se garent pas loin. Le centre nautique accueille les premiers sportifs faisant de l'aviron. Je décide de passer au petit déjeuner. Au vu de mon état et des 22km à enchaîner jusqu'à Avignon, je double la ration. 

Prêt pour 10h après avoir mis du temps (je tourne au ralenti), je me lance sur le Rhône calme reflétant de gros nuages gris. 5mn plus tard il se met à pleuvoir.

Enroulé dans mon poncho, j'avance petit à petit. Comme je n'ai plus une goutte d'eau et qu'il n'y a plus de villes ou villages accessibles sur mon chemin avant Avignon, je positionne le poncho afin de récupérer l'eau de pluie et la bois un peu plus tard. 

Après être passé sous un trio de pont (voie ferrée, autoroute et route), je rencontre un petit château en réparation sur sa colline. Sur l'autre rive une autre tour est présente. 

Le Rhône est très large et l'horizon semble être inatteignable. Je me fixe des points de repère pour avancer par étapes. 

Aujourd'hui c'est le contrecoup d'hier, mon corps a du mal malgré toutes les calories que je lui donne. 

J'arrive au barrage de la Barthelasse après 14km. Il permet de faire l'interface avec le bras mort du Rhône qui mène jusqu'à Avignon. D'après la carte, une zone de débarquement est accessible juste après le barrage. Ainsi je ne plie pas mon PackRaft pour les 500m qui me sépare de ce point. Arrivé sur place, il s'avère que l'accès est interdit dû à sa dangerosité. Cette rampe est à 20m de la bouche de sortie du barrage qui crache des tonnes d'eaux... Au vu des remous et du courant, je ne cherche pas et continue d'avancer en quête d'un autre point de départ. Toujours avec mon Mékong sous le bras et faisant rouler mon vélo je parcours 1km avant de trouver une berge adéquate. Ouf ! 

J'entreprends le montage et me relance pour les 7km restant jusqu'au fameux pont d'Avignon (pont de Saint Benezet). 

Mes bras n'en peuvent plus. Je me fais des sessions d'un quart d'heure et me repose à chaque fois. Au bout de 4km, complément crevé, je me fais même une petite sieste portée par le courant. 

Prenant mon courage à demain, je fini les derniers kilomètres en ramant tranquillement pour m'économiser. Je passe devant de belles péniches le long des quais et entrevois enfin quelques beaux bâtiments d'Avignon. Ça y est j'y suis, je vois le pont de Saint Benezet (fameux morceau de pont emblématique d'Avignon). Je me fais la joie de passer devant pour admirer le beau portrait qu'il offre avec la ville fortifiée en arrière-plan. Cette ville a beaucoup de charme. 

Une seule zone d'embarquement est disponible et elle est en amont du pont..arg. Je reprends mes coups de pagaie pour affronter le courant, passe sous ce pont et trouve refuge au niveau de la rampe. 

C'est ici que ma sœur Clémence me rejoint. Je suis super content de la voir !! On se voit rarement, 1 à 2 fois par an. 

Elle m'aide à replier mon matériel et on va chez elle, à sa résidence du Crous. Elle a une petite chambre de 15m carrés qu'elle me partage très volontiers. C'est super gentil d'accueillir son grand frère dans un sale état. Je laisse mon vélo dormir dans la cage d'escalier du bâtiment et pose mon gros sac dans sa chambre. C'est assez exigus mais toujours plus grand qu'une tente. Je suis ravie ! 

Je commence par récupérer et ranger les rations de survie que Clémence a bien reçues par voie postale de mon ami Fabien. C'est absolument nécessaire pour finir sans trop de problème l'expédition.

Entre 2 discussions je prends une douche. Cela fait 5j que je n'ai pas eus ce plaisir. 

Ressorti propre mais toujours avec les mêmes habits (hé oui en expédition c'est le strict minimum), Clémence me propose une petite visite d'Avignon by night. 

Le centre d'Avignon est fortifié et cache de très beaux bâtiments. Demain j'aurai l'occasion de faire des clichés de jour.

En attendant, j'ai vraiment trop faim !! On se trouve donc un atelier de burger où on se remplit la panse. Un régal ce burger végé ! Je sens que je pourrais en manger encore un autre mais attention au mal de ventre la nuit. Je suis raisonnable et prends juste un dessert. 

Mon corps est fébrile, mes jambes lourdes. Le petit tour qu'on fait juste après me semble dur. Je compte sur ce que j'ai mangé pour relancer la machine. 

On fini la soirée par un petit moment de détente en assistant à un petit concert dans un bar. C'est un groupe Calipso, un style musical des Caraïbes. Super sympa ! 

Affalés dans un canapé, on a du mal à s'extirper. Mais étant aussi crevé l'un que l'autre, on rentre pour se coucher.