Je suis levé assez tôt. J'en profite donc pour écrire un article à propos d'un sujet sur les arbres que j'ai depuis un moment en tête sur le trajet. Je ne spoilerai pas ici, vous pouvez aller voir mon article nommé "L'arbre guirlande".

Je me décide à sortir de la tente et lance un petit feu pour faire chauffer l'eau de mon thé. Ce matin je me suis mis en tête de pousser un peu la machine (moi même) car hier j'ai pu m'économiser grâce au vent. De plus ma sœur étant à Avignon, ça serait chouette de passer un moment ensemble ce weekend.

Après avoir bien mangé, je plie le matériel et charge mon George toujours calé entre toutes ces fleurs jaunes. Il est 10h, c'est parti pour une longue journée.

Aujourd'hui il y a un voile de nuages mais pas de vent. Parfait pour avancer.

Le Rhône est très calme. Je rencontre quelques petits rapides et me retrouve plus loin au confluent de l'Ardèche et du Rhône. A quelques coups de pagaies je passe vite à Pont-Saint-Esprit. Oui "je passe vite" car plusieurs rapides le long de cette ville contraignent la partie photo.

Si cette ville n'avait pas ce superbe et long pont de pierre à plusieurs voûtes celle-ci s'appellerait simplement Saint-Esprit ?!

Plus loin j'aperçois une épave de bateau, un panneau sur la berge indique la présence d'un gazoduc... coïncidence ? (Chef j'ai pas compris, j'étais en train de fumer une clope sur le pont, et paf, ça a pété !)

Avant de retrouver le canal fluvial, je navigue sur une partie du Rhône qui est magnifique. L'automne se fait sentir par la teinte orangée et jaunâtre des arbres. Le Rhône est si calme que l'on voit ce paysage en double avec le reflet de l'eau.

Déjà 15km au compteur à 13h, je m'octroie une petite pause barre de céréale et fruits secs. Je sens que je peux faire la même distance. Allons voir.

Ça y est, je passe le panneau 200. Déjà 200Km du Rhône parcouru depuis Lyon.

Je rejoins le niveau du canal et commence à ressentir le vent...mince c'était bien parti. Au niveau de Saint-Etienne-des-Sorts j'ai passé la barre des 20Km. J'y fais une pause et inspecte la carte. D'ici, il me faut faire encore 8km pour atteindre le barrage ensuite il faudra changer de mode de transport. Il est 15h15, ça devrait le faire. Je me charge en fruits secs et avale une autre barre de céréale. A partir de là le vent ne me lâchera pas. Ce n'est pas comme hier, ce coup-ci il est en face. C'est une lutte de 2h qui me met à bout. Pour y arriver j'ai usé de toutes les techniques. La première, la musique ! Ça me booste. La deuxième, la trajectoire. Bien analyser la direction du vent pour toujours l'affronter de front et naviguer au plus proche du bord et des algues qui diminuent l'effet des vagues.

Le paysage ici n'est pas très chouette. Entre le centre nucléaire sur une rive, les pylônes électriques et le TGV de l'autre et au milieu un Rhône immense... Ça me change des beaux méandres de ce matin.

Les derniers 500m m'ont paru une éternité. Pour atteindre la rampe, ou zone d'embarquement, j'ai eu le droit de passer une marée d'algues histoire de bien finir. L'horreur. J'accoste dans un amas de déchets...pas le choix. Peu importe je suis content d'être arrivé après 29km de pagaie. Pas le temps de traîner il est déjà 17h30 et il faut encore que je plie tout et que je m'écarte du barrage en aval pour trouver un petit coin pour bivouaquer. Le plan: longer le bord de l'île de la Piboulette à vélo jusqu'à sa pointe sud pour m'avancer au maximum pour demain.