Ce matin de bonne heure, c'est calme. Pas de vent et un ciel bleu sans nuage. Mon souhait ce serait il exaucé à propos du vent ? Soyons patient car il peut se lever un peu plus tard.

Les moustiques eux sont toujours là ces coquins ! Je refais un feu pour déjeuner tranquillement.

Le soleil se lève tout juste derrière quelques arbres, c'est magnifique ! Une tasse de thé d'une main, un morceau de pain aux olives de l'autre, je lis un bon moment au côté du feu. Je me fais même le luxe de griller mon pain sur les flammes. Les matinées comme celles-ci je les savoure.

Il est déjà 10h, je remballe tout et enterre le reste de mon feu de camp. Moins on laisse de traces et moins ça entraîne d'autres personnes mal intentionnées de faire la même chose (c'est ma vision).

Je me lance sur le Rhône d'un calme presque déroutant. Le soleil tape déjà et je sens qu'il va falloir absolument trouver de l'eau rapidement (je n'en ai plus).

Quelques kilomètres plus loin je passe devant l'imposante industrie Lafarge. D'ailleurs au passage, savez-vous qu'environ 20% des émissions globales des gaz à effet de serre (GES) viennent de l'industrie ? Et 7% juste à cause de la conception du ciment ? Ce n'est pas rien 7%, c'est juste colossal !! Il serait bien de réduire nos tours de ciment et de construire avec des matériaux moins impactant. On sait le faire. Tout est une question de coût et de temps humain.

Quelques centaines de coups de pagaies plus tard, j'arrive à Viviers. Je retrouve mes copains les ferries touristiques. Deux beaux parpaings flottants sont présents sur le quai. Je rentre dans le petit port de plaisance pour espérer trouver de l'eau. Sur le quai est présent une partie de l'équipe de bord d'un des deux ferries. Pas dégonflé, je décide d'aller les voir pour obtenir quelques informations. J'arrive à discuter avec le second du capitaine de bord. La quarantaine, ce dernier est content de répondre à mes questions. J'ai su que c'était le ferry le plus gros, 135m de long pour 2400 chevaux de puissance !! Il peut embarquer 150 passagers et 60 personnes du personnel. Dans sa compagnie ils ont une quinzaine de bateaux comme ceux-là. Vous connaissez ma prochaine question ? Combien consomme d'essence ce genre de monstre ? ... 18000L pour un aller de Tarascon à Mâcon, soit environ 400Km. Oulala !! Laissez-moi faire le calcul pour un aller retour: (18000*2)/210=171L/personne pour 800Km. Si on se base sur environ 2,7kg de CO2/Litre d'essence (d'après le "Référentiel des facteurs d'émission" présent sur le site https://www.objectifco2.fr/index/documents) cela fait une empreinte carbone d'environ 460kg CO2/personne. Soit l'équivalent à 2114km en voiture thermique ou 194915km en train (source via: https://impactco2.fr/). Avec ça on ne parle pas de l'impact direct sur la faune et la flore...

Le PackRaft ou le vélo à titre de comparaison c'est 0Kg eqCo2/personne/km.

Bref, pardonnez ma petite étude en profondeur mais il fallait que je vous partage cela.

Au niveau de la capitainerie de Viviers je trouve de l'eau. J'en profite pour admirer cette ville un peu en hauteur avec sa Cathédrale Saint-Vincent. En deuxième plan sur une montagne, on peut apercevoir la statue de l'Archange St-Michel. Magnifique panorama.

Après avoir grignoté un morceau (il me reste du pain de la veille) je reprends la navigation. Dès que je retrouve le canal fluvial, c'est un vent du Nord qui s'abat. Ainsi le vent est de retour mais cette fois il est avec moi ! Avec des grandes rafales de bien 20Km/h je me fais tracter sans problème. C'est très agréable ! Jusqu'au barrage de Donzère je surf sur les vagues que crée le vent à environ 6-7km/h.

Je débarque avant le barrage et prends le vélo pour faire les 1,5km jusqu'en aval de ce dernier. En plus du vent, c'est le courant qui est présent aussi. Super combo !

Je descends ainsi sans pagayer ou très peu (juste pour bien prendre les rapides) jusqu'au sud de Bourg-Saint-Andéol.

Comme j'ai déjà effectué 25Km, je décide de trouver un coin pour le campement. Ici les berges sont plus bases mais il y a beaucoup de végétation. Je cible une zone qui m'a l'air plus accessible. Je me retrouve dans une sorte de nénuphar à petites fleurs jaunes sans pour autant toucher le bord de la berge. Je sorts du PackRaft (heureusement j'ai pied) et atteins 2m plus loin la terre ferme. Je traverse une dense végétation de fleurs et arbustes où butinent plein d'abeilles. De l'autre côté une sorte de banc de sable accolé au flanc de la berge est présent. C'est parfait. Je laisse donc mon PackRaft où il est (coincé entre toutes ces plantes à fleurs jaunes) et prends juste mon sac.

Je monte mon campement et comme j'ai du temps et matière pour, je me fais un petit banc.

Le coucher du soleil arrive et les... moustiques évidemment. Autour du feu je me fais de quoi manger.

Un peu plus tard dans la soirée j'entends et vois une biche à la lueur de ma lampe frontale. Celle-ci vient voir qui squatte chez elle. Elle me regarde, on se regarde, puis un crépitement du feu l'effraie et elle s'en va.

Désolé, je te rends ta place demain promis.