Petite nuit. J'étais tellement euphorique de la soirée, que j'ai passé un bon moment à écrire ce que j'en ai retenu. Je ne voulais pas en louper une miette !

La chambre prêtée par Martin est celle de son frangin. Un matelas change de ce que j'utilise au quotidien, c'est agréable. Malgré le peu de temps que j'y ai passé dessus, j'ai la pêche. On petit déjeune avec Martin puis on se rend chez la photographe de sa petite ville Etoile-sur-Rhone. Martin travaille avec Géraldine depuis un bon bout de temps, il aime entraîner les personnes locales dans ses projets. C'est donc Géraldine qui va s'occuper de pas mal de tirage pour mettre en avant leur expédition. Cédric est également là et ça ne chôme pas. Entre deux discussions et un café, je vais chercher des croissants à la petite boulangerie du coin pour les remercier une nouvelle fois. Dernières photos devant le magasin de la photographe et je laisse la petite troupe travailler.

Direction la pépinière de Romain où il m'avait invité à repasser boire un café avant de repartir. Bon vu l'heure (11h45) on se boit plutôt une bière, avec Martin ayant fini plus tôt et voulant trinquer une nouvelle fois avec moi. Sympa ce Martin !

Comme me disent les 2 compères en cœur: "A Etoile tu sais quand t'arrives, mais jamais quand tu pars !"... en effet !

A midi et demi, comme chacun va manger, je prends la direction du Rhône et salue les deux camarades. Ce sont de super gars, je suis très content d'être tombé dessus.

Une demi-heure plus tard, le temps de tout remonter et de finir ma succulente baguette au chocolat (une spécialité de la petite boulangerie de ce matin...oui j'ai craqué), je prends enfin le large.

C'est sous un soleil de plomb, sans vent, que je pagaie durant 3h. Je sue à grosse goutte. Heureusement que j'ai encore de l'eau.

Durant ce temps je passe devant La Voulte-sur-Rhône et son beau château fortifié.

Un peu plus loin je me trouve au confluent de La Drôme et du Rhône. Il n'y a pas plus de courant, la Drôme étant plus petit que le Rhône.

A quelques centaines de coups de pagaies, je rencontre le barrage du Pouzin. Juste avant de passer ce dernier, j'assiste au balai d'une pelleteuse sur sa plateforme flottante, creusant le fond du Rhône et déversant son butin dans une péniche. C'est assez impressionnant.

J'accoste sur la zone de débarquement devant le barrage, enlève le sac et le vélo et fais les 500m de traversé, le PackRaft sous le bras. Suis l’œil intrigué de 2 pêcheurs, je remonte l'embarcation et reprends mon sport. Il est déjà 17h30 et ça serait bien de trouver un coin sympa pour bivouaquer. Le petit village de Baix est pas loin et comme j'ai quasiment bu toute mon eau, je décide de débarquer et d'aller demander de l'eau au bar.

Je m'écarte du village pour être un peu plus tranquille et me pose sur une berge au mieux accessible. Ici il y a plein de Renoué du Japon, cette plante envahissante s'accapare de plus en plus les berges de nos rivières, c'est catastrophique pour la flore locale. Je passe donc bien 15mn à arracher ces plantes pour me faire une petite zone pour ma tente. Le sol est sableux, ça va être parfait.

C'est l'heure de la popote ! Je me sors un super lyophilisé lentilles-patate et déguste cela avec le morceau de pain d'hier étant resté dans mon gilet de sauvetage. Le top !

J'ai une vue sur le petit village de Baix qui peu à peu plonge dans l'obscurité. Il fait bon ce soir, la lune est présente et ajoute une lumière de fond en plus des lampadaires du village.

Fatigué de la veille (c'est étonnant), je file tôt sous ma tente.