Petite nuit. Réveil un peu compliqué, mais l'attaque du Rhône aujourd'hui me mets dans une envie d'en découdre. Ce matin il pleut...encore. Je quitte l'appart de Pierre (parti tôt ce matin) et Fabien.

Je reprends mon vélo et retourne sur la vélo-route pour avancer un peu dans le but de pouvoir traverser tout Lyon d'une traite. Un arrêt dans Lyon où en périphérie risque d'être compliqué.

7km plus tard, en face de l'île Barbe, je déploie mon George et mets tout mon équipement dedans. 

C'est parti pour une traversée de Lyon en Packraft sous une petite pluie (mais pas de vent, yes !).

La Saône dans Lyon se rétrécit un peu, ce qui lui donne un peu de courant. Ça me change. Les méandres dans Lyon sont très jolis. De beaux bâtiments colorés ornent chaque bordure de quai. Une multitude de ponts enjambent la Saône.

Oh mais j'aperçois la tour Eiffel. Suis-je bien à Lyon ?! Évidemment, c'est la fameuse Tour Métallique de Fourvière. Juste derrière je peux voir la magnifique Basilique Notre Dame de Fourvière. Ces deux monuments dominent tout Lyon du haut de la petite colline. Plus loin, je passe devant la Cour d'appel, imposant bâtiment à colonnade. 

Le long d'un quai je vois 2 plongeurs et quelques personnes sur le quai avec des cordes. Curieux, je m'approche d'eux. Je comprends alors qu'ils sont en train de repêcher plein de déchets que des personnes irrespectueuses (pour parler gentiment) ont mis à l'eau. Sur le quai il y a déjà 6 trottinettes électriques et j'assiste au repêchage d'un scooter ??! Oui oui. C'est scandaleux comme certains humains n'ont aucune conscience écologique ou du moins respect envers la nature. Ces personnes font partie de l'association "Diving for futur" créée à Lyon. A chaque opération, ils sortent 2 à 3 tonnes de déchets...c'est énorme !! Après les avoir repêchées, ils les retraitent pour en recycler une bonne partie. Je les félicite pour leur travail et leur souhaite bien du courage. 

Je passe devant de longs quais rempli de péniche aménagées et autres gros bateaux de croisière. Avec ces bâtiments design et colorés, le cadre est très sympa. D'autant plus que la pluie a enfin cessé, génial ! 

Ça y est me voici au confluent entre la Saône et le Rhône ! Après environ 330km que j'ai parcouru, la Saône se finit ici. Ça marque ma première étape. Maintenant voyons ce que le Rhône a dans le bide. Sur quelques kilomètres, à part un peu plus de courant, il n'y a pas de différences. La largeur du Rhône est quasiment identique à celle de la Saône. Par contre je remarque énormément de déchets flottants... Je comprends pourquoi c'est assez calme jusqu'ici. Un peu plus loin je me retrouve devant le barrage de Pierre-Bénite. Imposant barrage. Je rebrousse chemin et sorts à une zone d'embarquement. Je replie toute mon artillerie et enfourche mon vélo. Je passe déjà voir l'écluse, les 3 à 4m de différences d'eaux entre l'amont et l'aval en fait une architecture très impressionnante. 

Je rejoins maintenant la zone de débarquement après le barrage. Ce dernier crache une quantité d'eau hallucinante dans un bruit de fond très vertigineux. Devant moi j'ai une eau vive, pleine de remous, avec ce coup-ci un bon courant. Je me dis qu'à partir d'ici ça va être un peu plus sportif. Je me prépare à remonter dans mon George, en ayant fait attention à ce que tout soit bien fixé. Là on ne rigole plus. Ça y est, je me lance dans cette eau. J'ai la sensation d'être sur un tapis roulant. Je me fais emporter facilement et atteins 5km/h sans rien faire. C'est la vitesse de croisière que j'ai quand je pagaie sur une eau sans courant. Génial pour se reposer, ça avance tout seul.

Ainsi sur les 10Km pour atteindre Ternay, je n'ai que peu pagayé. Très bien après 5h de pagaie. 

A Ternay, Fabien m'a convié chez lui, chez sa Maman Stéphanie et son beau-père Peter. Je vais pouvoir y récupérer la deuxième partie de mes rations de survie que je lui avais envoyées pour la fin du voyage. 

Pour rejoindre sa maison je dois accoster la berge du Rhône sur l'autre bras séparant l'Ile et Lônes. Malheureusement la zone de débarquement est un peu plus en amont. Me voici donc à remonter le courant durant une centaine de mètres pour y accéder. Après une dernière lutte acharnée, j'accède enfin à la berge. 

Je reprends le vélo et atteins leur demeure. C'est une invitation de dernière minute et je m'en excuse auprès de Stéphanie et Péter qui m'accueille très gentiment. Ne sachant pas exactement où je termine chaque jour la spontanéité de l'instant est ce que je cherche à provoquer, dans le plus grand des respects.

Deuxième soir où je vais pouvoir me doucher, manger chaud et dormir dans un lit, un luxe qui est fort appréciable ! 

C'est dans ces moments-là qu'on apprécie doublement ces choses qu'on a l'habitude d'avoir au quotidien.