Réveillé à 6h du matin par la pluie battante sur ma tente, j'en profite pour changer mon bloc batterie qui se charge à la borne de mon emplacement par une autre. Je sors donc de la tente et fais la manipulation.

Je me rendors en ne me fixant pas d'heure de départ ce coup-ci. C'est repos ce matin.

J'ouvre un œil vers 9h. Oh belle grâce mat' ! Néanmoins dehors c'est toujours une pluie incessante qui s'abat... Je me glisse en dehors de la tente en prenant soin de ne pas toucher les parois (sinon malheur, l'eau s'invite à l'intérieur).

Je vais à l'accueil et récupère la baguette que j'avais commandée la veille (oui c'est le luxe jusqu'au bout). Je demande aussi s'il n'y a pas un petit endroit abrité où je pourrai déjeuner (dans la tente ça va être compliqué). Je me retrouve donc dans la salle télé qui sert actuellement de dépôt de matériel (c'est la fin de saison du camping). Pain avec chocolat et café pour faire un petit déj' royal. Je profite de cet endroit pour ramener toutes mes affaires afin de les faire sécher.

A 11h30 je prends enfin la route, sous une petite pluie. Mon but aujourd'hui est de faire le maximum de kilomètre à vélo. La voie bleue longe la Saône jusqu'à Lyon et même après, c'est parfait. C'est là que j'accentue bien sûr "voie". Car de base on pourrait se dire que ça s'apparenterait à une vélo-route... mais non ! De base ce sont des chemins de halage qui sont petit à petit restaurés. Donc la plupart du temps ce ne sont que des chemins ou pistes basées de gravier ou de terre. Chose pas du tout adaptée à mon Jojo qui, plus d'une fois a dû m'en vouloir de le faire rouler là-dessus. Une insulte pour un vélo de course. Mais il tient bon mon cher compagnon. Je pense que c'est plutôt mon arrière-train qui tiendra moins longtemps. Les graviers et cailloux sur le chemin en font un parcours très chaotique.

Quelques kilomètres plus tard, une grosse pluie s'abat sur nous. Je sors le pancho du sac et l'enfile. Les kilomètres suivants vont être de pire en pire. Le vent se mêle à la partie. Je comprends la vigilance jaune vue ce matin à la météo. Vers 14h30 je décide de faire une pause. J'aperçois une tonnelle installée le long de la berge pour célébrer un potentiel mariage, c'est parfait.

Juste avant une sorte de portique est là pour éviter que des véhicules puisses passer. Ayant complètement oublié que j'ai mes deux pagaies qui sortent de mon sac, je percute le haut du portique et casse le clip de mon sac...arg ! Je rafistole ça avec mon super scratch orange, en espérant que ça soit assez solide. Sur cet aléa je grignote un morceau. Je repars et tombe sur un sentier boueux avec pas mal de flaques d'eau. Je décide de le passer à vélo mais la chose que je pensais arriva. Ma roue glisse et me voici faire un soleil passant au-dessus de mon guidon entraîné par mon sac qui me retombe dessus. Aïe !

Sans grand mal, je constate juste que je viens de casser une fixation de mon garde-boue. Ça ira sans !

Je finis ce petit tronçon de sentier boueux à pied.

Un peu avant Villefranche c'est la grosse averse, je suis rincé ! Cela va durer pendant 20Km. Une fois trempé, ça ne change plus rien. J'avance.

À Trévoux, je découvre une belle ville avec sa magnifique église datant de 1904, surplombant la Saône.

Plus loin, j'ai le plaisir de trouver un café-atelier vélo, nommé "La roue libre". Génial moi qui voulais réparer mon vieux Jojo ça tombe à pic ! Le principe ici est de pouvoir se restaurer et de faire quelques réparations de son bicycle. Le concept est génial. Dans l'atelier, je fais la connaissance de Grégory et Damien. Grégory retape mon vélo en un rien de temps. Après avoir été étonné de mon expédition et surtout d'emmener ce genre de vélo pas du tout fait pour ça, ils me souhaitent beaucoup de chance de l'emmener au bout sans soucis. J'ai confiance en mon Jojo, ça va le faire.

Je finis mon trajet en vélo à Couzon après 56Km.

Sur place, je rejoins 2 copains de Time for the Planet qui sont là pour trinquer avec moi, ça me fait super plaisir. Alain et Fabien, je les ai rencontrés sur une action organisée dans le cadre de Time for the Planet.

Alain en est un membre très actif. Il est actuellement en reconversion professionnelle pour être plus aligné.

Fabien lui aussi actif chez Time, est aussi co-fondateur de Mush. Mush est un réseau éco-citoyen accompagnant et aidant toute personne à la transition écologique. Je suis fier d'en faire également partie.

Fabien est venu avec son pote Pierre qui va m'héberger cette nuit sur Couzon, trop gentil ! Pierre travaille dans les systèmes à hydrogène. C'est un mec super sympa qui recycle tout, Fabien se doutait bien qu'on allait bien s'entendre !!

Ensemble nous prenons un verre dans un petit bar-restau le long de la Saône. C'est un moment très convivial où le climat et l'écologie sont nos sujets principaux. Après avoir laissé Alain rentré chez lui, nous allons chez Pierre où nous finirons (trop) tardivement la soirée après de longues conversations. Les échanges d'aujourd'hui m'ont fait un grand bien. Ce sont des choses importantes qui créent du lien et de l'effervescence positive.

A partir d'ici j'ai effectué la moitié de mon parcours.