Le bruit du passage des trains me réveille. Ce matin le ciel est très couvert, il fait 9°C et un taux d'humidité de 70%. La sortie de tente est compliquée. Je me réchauffe les mains avec un bon thé que je me fais au réchaud. Cela ne donne pas envie de traîner ce matin. De toute façon on m'attend pour midi aujourd'hui. 

Thierry, un associé actif également de Time for the Planet, m'a convié à déjeuner chez lui avec sa petite famille. Dans cette communauté nous avons un énorme réseau de personnes bienveillantes prêtes à aider. C'est Thierry qui, par notre réseau m'a gentiment invité. Nous ne nous connaissons pas, mais j'ai hâte qu'on se rencontre. 

Tout cela me donne l'envie d'en découdre. Je plie tout et à peine terminé que la pluie commence. Équipé de mon poncho je commence déjà à écoper le navire toujours à quai. Une fois dedans je comprends vite que je ne vais pas rester sec aujourd'hui. Quelques centaines de mètres plus loin le vent s'invite dans la partie. C'est un mix terrible, la pluie, le froid et le vent. 

Je ne suis pas seul à naviguer par ce temps. Je rencontre deux avirons. Une dame sur l'un, me demande où je vais comme ça. Nous discutons un petit instant sous ce beau temps. 

Même technique qu'il y a quelques jours, je rase les berges pour me débarrasser d'au moins un peu de vent.

Arrivé sur Condrieu je rencontre mes hôtes. Thierry, son fils Nicolas et sa fille Léa sont venu à ma rencontre. C'est très sympa de leur part. Comme mon point de débarquement et notre rendez-vous est dans l'autre village, je reprends mes rames à deux mains (oui c'est une nouvelle expression personnelle). Un peu plus loin, la même dame qui était sur l'aviron vient à ma rencontre. Encore intriguée et curieuse par mon expédition, nous discutons de nouveau un petit moment. Elle est professeure de Français ici à Condrieu et aime partager des moments nature avec ses élèves. Elle aimerait bien ajouter un peu plus de sensibilisation à l'environnement, à l'écologie et à la confiance en soi dans son cursus et trouve, en mon expédition, un moyen de le faire. Je suis enchantée de pouvoir lui laisser le lien de mon blog. Attention les yeux, ici les fautes d'orthographe il doit y en avoir...

Je reprends le fleuve sous une pluie qui commence à cesser. Dans tous les cas je suis déjà trempé de la tête au pied... Pour me réchauffer et vu le retard que j'ai pris, je décide d'accélérer la cadence jusqu'à la zone de débarquement à Chavanay. 

Arrivé sur place je me dépêche de ranger le matériel pour ne pas me refroidir, étant trempé ça va vite être le cas. Je monte sur le vélo et me dirige vers la maison de Thierry. Sa femme Cécile et lui-même, viennent à ma rencontre à vélo et me guident jusqu'à chez eux. Ils habitent dans une belle maison familiale sur un coteau de vignes. Ici on y faisait du vin la précédente génération. Je suis admirablement bien accueilli par toute la petite famille. Je laisse mes affaires trempées dans un coin et tente de ne pas salir avec ce qui me reste comme vêtement. Nous nous mettons à table et durant 3h nous avons parlé. Ce temps nous ne l'avons pas vu passer tellement nos conversations étaient passionnantes. Étant sensibilisés et engagés pour le climat eux aussi, nos conversations ont tournées autour de Time for the Planet, de Mush, de la sensibilisation à l'écologie, de nos actions dans notre quotidien en finissant par les aventures en pleine nature. C'était un très bon moment de partage. D'ailleurs le repas l'était aussi et je remercie encore la charmante Léa d'avoir fait ce très bon gâteau au chocolat (j'aurai pu tout manger, mais je me suis tenu). 

Le temps se découvre et comme 17h approche et qu'il faut encore que je navigue un peu, tout le monde se met en selle pour rejoindre la zone de débarquement en aval du barrage de Saint-Pierre-De-Boeuf. Au niveau de celui-ci, j'observe impressionné les kayakistes et rafteurs s'élancer dans l'espace d'eaux vives prévu pour ses disciples. Si je prends ça avec mon PackRaft j'ai peu de chance de finir dessus en bas du parcours et encore moins avec mon chargement. 

Juste à côté se trouve ma piste de décollage. Une belle pente pour accéder au Rhône. Le barrage ne laisse que peu d'eau s'écouler, le courant y est très faible. Devant la petite famille vouloir voir la manœuvre, je procède au montage de mon embarcation. Je les remercie une nouvelle fois pour leur accueil et ce très bon moment passé ensemble et prend le large. Il est 18h passé et il faut vite que j'avance pour trouver des berges accessibles, en sortie de barrage celles-ci sont hautes et faites de rocher. 1h de pagaie plus tard me voilà dans la réserve naturelle de l'île de la Platière. Les berges sont d'un côté trop hautes et de l'autre impraticables (trop de végétation). Je finis par trouver une petite avancée donnant sur une zone plus dégagée. La berge est haute mais tant pis je n'ai plus le temps, je descends du PackRaft, monte sur la berge et trouve un sentier pédestre avec une toute petite zone à peu près plane. Ici sera mon campement. En suivant le sentier je découvre un panneau indiquant et expliquant la présence de cette réserve naturelle. Et la mise en garde à propos de la possible submersion de ces lieux... Je comprends pourquoi ces berges sont hautes. Je me dépêche de monter ma tente et fini tout juste avant de devoir allumer la lumière lampe frontale. Ouf c'était moins une !

Ayant bien mangé ce midi, je me fais un simple taboulé que je mangerai dans la tente. Ce soir pas de veiller devant un petit feu pour respecter cet habitat.